I/ CONTEXTE ET JUSTIFICATION DU FINANCEMENT ADDITIONNEL
Le Burkina Faso traverse une crise alimentaire provoquée par le changement climatique, la hausse des prix des denrées alimentaires et la détérioration considérable de la situation sécuritaire en raison des attaques violentes perpétrées par les terroristes.
Le bilan de la campagne agricole 2021-2022 indique qu’environ 47,2% des ménages agricoles ne couvriront pas les besoins céréaliers avec leur propre production. Selon les résultats du « Cadre harmonisé » (juin à août), plus de 2,727 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire soit 12% de la population totale. Selon le bulletin d’information FEWSNET, les stocks alimentaires des ménages ont enregistré une baisse de 13% par rapport à la saison 2020-2021 et étaient inférieurs de 6% à la moyenne quinquennale. Le niveau de la réserve nationale de sécurité alimentaire n’est que de 30% par rapport à son niveau le plus bas de ces dernières années.
Afin de faire face à cela, le Gouvernement Burkinabé a obtenu de la Banque Mondiale, un financement additionnel pour la mise en œuvre du Projet d’Urgence de Développement Territorial et de Résilience (PUDTR).
Le Financement Additionnel permettra au Burkina Faso de donner une réponse urgente à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle croissante à laquelle le pays est confronté. Il constitue une réponse du gouvernement pour soutenir les populations touchées par la crise alimentaire en facilitant l’accès immédiat à la nourriture, une production alimentaire soutenue et à préserver les systèmes alimentaires existants.
D’un coût total de 123 millions de dollars soient environ 70 627 925 000 F CFA, le financement additionnel permettra de réaliser les activités suivantes :
- l’acquisition et la distribution de 70 000 tonnes de vivres (riz, maïs, mil et sorgho) au profit des Personnes Déplacées Internes (PDI) et des ménages agricoles vulnérables ;
- le financement des opérations de transferts monétaires aux populations vulnérables pour un montant de 20 millions de dollars soit plus de 11 milliards de F CFA. Il sera effectué des transferts monétaires mensuels de 7 000 F CFA par personne par mois pour couvrir les besoins alimentaires de base pendant la période de soudure de trois mois (juin à août). Environ 68 412 ménages vulnérables soit 491 155 personnes (prioritairement les PDI et leurs hôtes) seront touchées par cette opération de Cash transfert inconditionnel ;
- l’intensification de la production végétale par la mise à disposition des intrants agricoles (engrais et semences) aux producteurs à travers l’opération agri-voucher. Plus de 17 920 tonnes d’engrais et 1 300 tonnes de semences améliorées permettront d’emblaver et d’intensifier la production sur plus de 90 000 ha de terres agricoles pour cette campagne agricole ;
- l’aménagement et la mise en valeur de 2 000 ha de bas-fonds rizicoles et 130 ha de périmètres maraichers et de jardins nutritifs pour les jeunes et les femmes notamment les PDI ;
- la construction de magasins et de conserveries d’oignons ;
- l’empoissonnement de 40 plans d’eau (barrages) ;
- l’acquisition et la mise à disposition des éleveurs vulnérables de 3 000 unités de noyaux reproducteurs des petits ruminants pour l’éleveur naisseur (1mâle+4 femelles) ;
- l’appui à la promotion de l’aviculture traditionnelle ;
- l’acquisition d’aliments bétail, d’aliments volaille, d’aliments poisson pour les acteurs du sous-secteur animale et halieutique .
II/ BENEFICIAIRES DES ACTIVITES DU FINANCEMENT ADDITIONNEL
Les jeunes et femmes ruraux les plus vulnérables, les personnes déplacées internes (PDI) et leurs hôtes, les femmes chefs de ménage en particulier les veuves, les personnes handicapées, les agro-pasteurs familiaux et les coopératives agricoles.
III/ DUREE ET ZONES CIBLES DU PROJET
Le Financement Additionnel permettra au PUDTR d’étendre sa zone d’intervention à toutes les 13 régions du Burkina Faso avec une concentration des interventions dans les zones où la crise alimentaire est très préoccupante.
IV/ PARTENAIRES IMPLIQUES DANS LA MISE EN ŒUVRE
Le Ministère de l’Agriculture, des Ressources Animales et Halieutiques (MARAH), le Ministère de la solidarité nationale et de l’Action Humanitaire, le Ministère de l’environnement, de l’énergie, de l’eau et de l’assainissement , le Conseil National de Secours d’Urgence et de Réhabilitation (CONASUR), le Programme Alimentaire Mondial (PAM), la Société Nationale de Gestion des Stocks et Sécurité Alimentaire (SONAGESS), l’Union Nationale des Sociétés Coopératives des Producteurs Semenciers du Burkina (UNPSB), l’Association des Grossistes et Détaillants d’Intrants Agricoles du Burkina Faso (AGRODIA).